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020 Abud
Genre III: classes nominales 5/6 (a / më)
Mvud, nom du fruit
Identifications proposées: Trichoscypha acuminata (HNY); Trichoscypha sp., Anacardiacées (TSa); Trichoscypha abud, (PLT); Trichoscypha ferruginosa (PJC, HK et NS).
Description locale: petit arbre au tronc couvert de petites bosses (bitud). Lorsqu'on l'entaille, il laisse écouler un suc blanchâtre et gluant (akil). Ses écorces ont un goût âcre (akil). Ses feuilles (lit. branches: mintem) sont composées de plusieurs folioles (lit. feuilles: mintem minë vë mëkie). Il produit des fruits en très grandes grappes, d’une couleur claire à la naissance et colorée comme ses fleurs à maturité. Ces fruits sont aigres-doux (mvud enë ezëzëg fog zíń enë sań).
Consommation: ses fruits sont comestibles; ils sont laissés aux femmes et aux enfants.
Utilisation thérapeutique: on l'utilise pour soigner la toux et le rhume: on prend une écorce et on la mâche. La pâte qui en résulte est très gluante. En effet, tout ce qui est gluant (akil) sert à soigner les rhumes et à cicatriser les blessures (dzom esë onë akil yasie tò mboma tò mëveń... ). Les arbres comme l'ekug [177], l'abań [001] et l'abud qui laissent écouler un suc gluant ou un liquide abondant qui ne se solidifie pas rapidement, servent à soigner le rhume. Cette affection se caractérise par la présence de petites blessures au cou et au fond de la langue. Lorsque le suc gluant se colle sur ces blessures, celles-ci se solidifient et le rhume disparaît. Les arbres gluants soignent aussi tout ce qui provoque des démangeaisons comme l'hydramnios et la syphilis. L'arbre abań est utilisé surtout pour cicatriser les blessures. L'ekug soigne le rhume en préparant une décoction de ses écorces avec du citron.
Utilisation rituelle: les femmes utilisent les écorces de cet arbre pour préparer et rendre fructueuses les semences d'arachides.
Valeur symbolique: interprétation exégétique à base nominale: “l'arbre abud a sa propre façon d'être. Regarde son nom: abud. Si dans la cour il y a un poulet et je te dis: “couvre-le !”, tu prendras le panier à poules (abuda) et tu le couvriras (budi). Lorsque tu désignes cet arbre, le panier à poules et l'action de couvrir celles-ci, tu te sers du même mot”. Comme pour la plante obudu [367], le nom de cet arbre évoquant l'idée de “couvrir” possède une connotation négative car comme le dit un proverbe: “l'objet qu'on couvre pourrit, celui qu'on expose à la chaleur devient sec”. Couvrir une chose c'est la cacher, c'est pour cela qu'on ne peut pas utiliser cet arbre dans les rites de bénédiction comme l'esie et l'eva mëtiè.
Anë akiaè etam. Ota, dzoe die bialoe na “abud”... Ngë bibëlë kub a va bi na: “Këleg dzò budi...!”. Bëkë bud kub te a nkoe. Ndò abud te eyòń wawog “abud”, eyòń te anë hala...
Indications taxinomiques: cet arbre a deux noms, celui d'abud est le plus ancien, tandis que celui d'amvud est plus récent (moe mëbè, dzom dzidzia. Bëtara bëngayole nye abud; bod ya ana bakara yole amvud. ). Les arbres akil, qui laissent écouler un suc gluant comme l'ekug [177], le mëndzanga-mëndzanga [284], l'abań [001], l'akëń [033], l'aboe..[012]. etc. sont considérés comme des arbres-frères. D'autre part, tous les arbres qui soignent les mêmes maladies sont aussi des arbres-frères.
Littérature orale: dans un mythe sur les origines de l'agriculture recueilli chez les Evuzok, l'ancêtre mythique Zamba donna un paquet de semences aux quatre premiers êtres de la Création: l'Homme, le Pygmée, le Gorille et le Chimpanzé. Le Pygmée abandonna le sien pour aller cueillir du miel; le Gorille fit la même chose pour aller manger les fruits d'odzom; le Chimpanzé en fit autant pour aller prendre les fruits de l'arbre abud. Seul l'Homme s’intéressa aux semences.