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076 Asie

Genre III, classes nominales 5 et 6 (a / më)

Identifications proposées: Entandrophragma cylindricum, Méliacées (HK, WS, HNY, LM); E. Utile (PLT, PJC).

Localisation: l'asie pousse dans la grande forêt.

Mod ele mbe dzam! Atebë a mëfan...

Description locale: c'est un très grand arbre pourvu à la base des petits contreforts (man minkon mindi). Son tronc est clair et coloré et présente des fentes [ou des cicatrices] (nkug woe onë mimbań mimbań). Son écorce est épaisse (afib) et secrète une substance gluante (akil). L'asie a de grosses branches. Il fleurit et produit des fruits. Ces fruits sont des capsules anguleuses (bibuma bitoa minkongo minkongo) s'ouvrant à la saison sèche.

Technologie: avec son bois on scie de planches qu'on utilise pour fabriquer des meubles.

Utilisation thérapeutique: les écorces de l'arbre asie entrent dans la composition d'une décoction qu'on administre aux femmes enceintes pour traiter la maladie edib. La décoction tiède de ses écorces est utilisée sous forme de bain de siège pour soigner la splénomegalie et la syphilis endémique chez l'enfant. La même tisane est administrée per os lorsqu'une dent se meut, et sous forme de compresses pour traiter les furoncles. La même décoction chaude mélangée avec le jus de la plante mian [306] et un peu de sel est administré pour calmer la toux et (sans le jus de mian) pour combattre le rhume. L'écorce d'asie entre aussi dans la composition d'un remède contre les palpitations. Son écorce est utilisée, enfin, pour traiter la diarrhée. Le liquide de la décoction des écorces de cet arbre est teinté d'une couleur entre colorée et claire (rose) et est un peu gluant (akil).

Utilisation rituelle: l'écorce d'asie est utilisée dans la cérémonie etsa bile (malaxage des écorces) du rite so. Cette cérémonie a lieu près de la case principale de l'organisateur du rite; la marmite qui contient les écorces de cet arbre (entre autres) est enterrée à l'endroit où doit être construite la case d'initiation. Dans le rite d'installation d'un jeune couple dans sa nouvelle maison, la cérémonie se termine en arrosant les deux époux d'une infusion d'écorces d'asie. Lors de la construction d'une case de réunions (abaa) on procédait au rite abanańa dzal (protection du village) appelé aussi mvi mvog (le poteau du lignage) qui avait pour but de rendre le village et ses habitants prospères (▼= ebëdëga / Annexe 5, ebug / entrée : abanana dzal 1.03.01./08). Dans ce rite on prenait quelques plantes dont les écorces d'asie et on faisait brûler le tout dans un feu préparé au pied de la nouvelle case. Un rite analogue avait lieu lors de la célébration du rituel mvelkua. TSALA le décrit ainsi:

Le but de ce rite est la protection des individus et des villages qui lui sont recommandés. L'initiation se fait toujours la nuit. Dans la cour du maître du village, dans sa case et sur les chemins y aboutissant, on creuse uns fosse dans laquelle on met uns parcelle d'eves oso (ou evu), des fleurs de costus, les gousses des pois à gratter, des nids des fourmis trembleuses (kam), des nids de fourmis jaunes (kël), des écorces d'asie, et celles d'elolòm [187]. Toutes ces fosses sont soigneusement recouvertes de terre. Sur celle de la cour, on fait un grand feu de camp. On chante, et on danse, en le contournant, du soir au matin. De temps à autre, on y jette le reste des objets enfouis. Les danseurs fatigués s'assoient. Ils se reposent, mangent et boivent, pendant que d'autres se maintiennent en activité sur l'arène. Vers l'aube, on éteint le feu. On en jette la cendre sur les fosses dont je viens de parler pour mieux en dissimuler les traces. Les déchets du repas sont mis par-dessus.

L'asie figure parmi les arbres du rite tsoo. Dans le rite ewoe avuman (mise à mort de la parenté) on donne à manger les raclures de cet arbre aux partenaires incestueux. Autrefois, avant qu'un homme entreprenne un voyage, il prenait un morceau d'écorce d'asie et la laissait sécher sur une claie. Au moment du départ, sa femme raclait cette écorce sur sa tête pour lui souhaiter un bon voyage (▼= ebëdëga / Annexe 5, ebug / entrée : biang 1.03.02./... 21). Dans le rite mëlan d'initiation au culte des ancêtres, on macérait dans l'etòg ou marmite rituelle les crânes qui devaient être transmis aux initiés. La macération se faisait avec certaines écorces comme celles de l'arbre asie. Chez les Mengisa, cet arbre entre dans un rituel de fécondité qui apparaît comme une variante du rite abanańa abum (“protection de la grossesse”) de chez les Evuzok. Au sixième mois de la grossesse, on enterre une médecine faite de poils, cheveux et ongles de la femme au pied d’un jeune bananier devant sa case. Ensuite on lui frotte le ventre avec une décoction d'asie et on lui dit d'aller se laver les parties génitales avec cette même décoction.

Valeur simbolique : A. Interprétation exégétique à base nominale : on met en rapport le nom de cet arbre avec le verbe sie qui signifie “susciter” en disant par exemple que “l'esie suscite le bonheur ou la prospérité du pays”. B. Interprétation exégétique à base substantielle : en raison de certains traits (cf. supra) l'asie est considéré comme un arbre doux, rafraîchissant (evovoe) associé par ce fait à l'ordre et à la paix sociale.

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