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134 Bëyem elòg

Genre VI, classes nominales 9 et 2 (n / bë)

Le terme bëyem est un dérivé du verbe yem qui signifie “savoir”. C’est avec ce terme qu’on désigne tout particulièrement à tous ceux qui possèdent un savoir des choses émanant de l’evu : sorciers, grands thérapeutes ngëńgań, manipulateurs de médecines mod biań ou mbibiań, devins mod ngam...

Identifications proposées: Clerodendron melanocrater, Verbénacées (WS, PLT. LM); C. splendens (PJC)

Localisation : plante assez commune dans les cours des villages et dans les champs.

Description locale : cette plante [arbuste sarmenteux] s’enfonce très solidement dans le sol (yaman a fib) ; la base de sa tige est très solide (entoa a si aled) tandis que ses rameaux s’étendent prennant la forme d’une liane (... a yob yawulu ai nkòl). Ses feuilles sont assez grandes (ebëbëg) et déployées (efofog). Ses fruits sont des drupes (lit. mëfes, graines) obscures attachées d’une queue (ekoga : ce terme peut désigner la base d’un fruit, le calice et le pédoncule) colorée.

Utilisation therapeutique : en cas d’abondance anormale du liquide amniotique (edib), on enduit le corps du nouveau-né avec un onguent préparé avec de l’huile de palmiste et les feuilles de bëyem elòg. Une macération de ces feuilles avec les racines d’un bananier est administrée per os et sous forme de lavements à l’enfant atteint de la maladie fulu qu’on appelle koe ebëm (splénomégalie avec cachexie). Les feuilles de bëyem elòg entrent également dans la composition d’un remède pour traiter une autre maladie fulu appelée ebëm emina (hépatomégalie) (▼= ebëdëga / Annexe 5, ebug / entrée : ebëm emina : 1.02.01./06. En général, elles sont utilisées par plusieurs thérapeutes dans le traitement de toutes les affections spléniques et hépatiques soit sous forme de potions, soit en les frottant sur les scarifications qu’on pratique sur la région du foie ou de la rate. Ces feuilles sont censées aussi être un remède efficace pour combattre le ver de l’urine (blennorragie), le ver du bas ventre (troubles divers du cycle menstruel), et, enfin, les vers minnag qui provoquent la filaire de Bancrofti. Un onguent préparé avec de l’huile de palmiste, les feuilles de cette plante et celles de dibi elòg [145], est utilisé pour traiter la céphalée appelée miezòg.

Utilisation rituelle : comme pour l’arbre ovëń [421] appelé aussi “l’arbre des savants”, on dit de cette herbe qu’elle a “plusieurs chemins”. Comme son nom le suggère, elle est l’herbe des sorciers mais aussi celle des contre-sorciers (ngëńgań). Sur le plan rituel, cette pelante n’est jamais utilisée dans les rites diurnes comme l’esie, le tsoo ou l’eva mëtiè. Par contre elle a une place de choix dans les rites et médecines qui relèvent du domaine de l’evu (▼= ebëdëga / Annexe 5, ebug / entrée : evu mëtom, beyem elòg :1.02.02./07,08 ; 1.02.03./10). Certains grands thérapeutes la considèrent comme la “plante mâle”, celle qui “commande toutes les autres plantes”, la plus efficace de leur pharmacopée rituelle (▼= ebëdëga / Annexe 5, ebug / entrée : nnom elog : 1.02.01./04).. Lorsqu’on “perce les mains” (rite ntuban wò) d’un devin ou d’un ngëńgań pour les rendre utiles et efficaces, l’initiateur pratique quelques scarifications qu’il frotte ensuite avec les feuilles de bëyem elòg. Lors d’un accouchement dystocique attribué à l’action de l’evu qui, logé dans l’appareil génital de la femme, empêche l’expulsion du foetus, le ngëńgań frotte ses mains avec les feuilles de cette plante afin de ne pas être mordu par l’evu. Dans le rite edu osoe (▼= ebedëga / Annexe 5, ebug / entrée : edu osoe : 1.04.01./....06) , on l’utilise pour soigner les différentes catégories de maladies nocturnes comme les blessures de l’evu, les vers jetés par les sorciers et les conséquences dues au pacte akiaè établi entre une femme et son evu. Dans ces cas, les feuilles de cette plante entrent dans la composition du mets rituel qu’on donne à manger au malade. Ce mets consiste en une pâte à pépins de courge (nnam ngòn) farcie avec le hachis de bëyem elòg et le coeur de la poule sacrifiée au cours de ce rite. Parfois on prépare une macération de ses feuilles mélangée avec le jaune d’un oeuf. Une partie de cette macération sert à asperger le malade, l’autre est administrée per os. Dans le cas d’une femme victime d’un akiaè, le ngëńgań prépare une pâte à pépins de courge farcie avec les feuilles de bëyem elòg et d’abel bòngò [007] ; il la donne à manger ensuite à une poule ou à une chèvre, selon les cas ; si l’animal refuse d’en manger, ceci veut dire que la femme gardera son akiaè, si au contraire il l’avale, ceci sera interprété comme le transfert de l’akiaè sur l’animal et, en conséquence, la guérison des suites de ce pacte avec l’evu sera possible. Etant considérée comme la médecine par excellence (biań) des possesseurs d’evu, on dit que cette plante est utilisée par ces derniers lorsqu’ils se rendent dans le monde nocturne de mgbël et veulent se protéger de leurs adversaires. En effet, on attribue à ses feuilles le pouvoir de se déployer de façon qu’elles puissent être utilisées comme un bouclier.

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