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306 Mian

Genre II classe nominale 1

Identifications proposées: Costus afer, Zingibéracées (PJC, NS); Costus lucasianus (TSa, WS, PLT).

Description locale et indications taxinomiques: les Evuzok distinguent deux sortes de mian, le mian tout court dit aussi nnyia mian et le mian mfag mfag. Cette distinction est fondée sur la disposition des feuilles. On dit que le nnyia mian est une plante aux feuilles longues et disposées sur tous les côtés de sa tige (kie dzie enë mimfag misë). Ses fleurs sont blanches. Sa sève à un goût aigre (sań). Le jus de ses fruits aussi. Cette plante pousse dans les emplacements des anciennes cultures. Les feuilles de mian mfag mfag sont disposées au contraire d’un seul côté de sa tige (kie dzie enë mfag mbog ou bien kie dzie enë mfag mfag). Sa sève est aussi abondante que celle de la canne à sucre mais son goût est aigre. Ses feuilles sont très douces (evovoe) au toucher.

Utilisation thérapeutique: on peut dire qu’en général le myan mfag mfag est la variété de myan qu’on choisit surtout dans le cadre des rites concernant l’ordre diurne (eva mëtiè, esie... ) tandis que le simple myan est utilisé plutôt en médecine: pour soigner le ver nyò (urticaire) on administre une potion préparée avec la sève de nnyia mian mélangée avec celle de la liane nyò [311]. On ajoute un peu de la sève de nnyia mian dans certaines remèdes destinés à soigner la grosse rate chez les enfants (ebëm) ou chez les adultes (tsid), les affections hépatiques (esëg), ainsi que pour calmer la toux et les éternuements. Ses feuilles entrent dans la composition d’une macération pour calmer certaines crises de folie. Pour traiter le rhumatisme (akań) on fait des massages avec les feuilles de mian ramollies au feu. Pour traiter certaines dermatoses comme la rougeole (olada) on frotte ses feuilles sur la peau. Avec l’écorce de l’arbre eteń, [208] écrasée avec de la sève de mian on prépare une potion pour calmer les maux de ventre (bilòg). Les feuilles de la plante mbòdò [272] écrasées avec celles de mian constituent un remède pour soigner la maladie oviede du bas ventre de la femme. Les jeunes feuilles d’un mian en fleur entrent dans la composition d’un remède pour traiter la céphalée persistante (miezòg). Sa sève enfin entra dans la préparation d’un remède pour traiter les palpitations.

Utilisation rituelle: pour soigner ou prévenir les conséquences en rapport avec la catégorie étiologique fulu-de-la poitrine, on fait un bain et on pratique des instillations nasales à l’enfant avec un liquide obtenu avec la macération de plusieurs plantes dont mian mfag mfag. Ce mian joue un rôle très important dans tous les rites de bénédiction et de purification organisées par la société lignagère. Il est le symbole par excellence de l’ordre établi par les ancêtres et l’arme efficace pour agir contre les sorciers. Cette plante est utilisée dans toutes les formes du rite eva mëtiè (avant de partir pour la chasse, lors d’un long voyage, dans la cérémonie de mariage...): ceux qui président ces rites, prennent une tige de cette variété de mian, en mâchent un bout et ensuite crachent vers la forêt en disant plus au moins “voilà le mal qui s’en va en brousse”; ensuite ils en mâchent un autre morceau et crachent sur la tête de la personne pour qui l’on fait le rite en lui disant: “voici le bien qui doit t’accompagner dans ton voyage”. Après quoi on lui donne une tige et s’en va en silence car interdiction lui est faite de serrer la main à quiconque et de regarder en arrière, tout au moins tant qu’elle n’a pas traversé un cours d’eau et n’a pas jeté dans celui-ci la tige de mian.

Dans le rite ndziba on lave le corps du malade avec una macération préparée avec la sève des jeunes mian (mintom mi mian ). Il en boit aussi.

Dans le rite tsoo, on fait cuire les bile bi tsoo ou écorces de différents arbres qui sont mis en petits paquets dans une marmite contenant de la sève de la plante de mian.

Dans le rite alog on posait un morceau de cette plante de chaque côté du feu où les candidats doivent subir une sorte d’ordalie.

La tige de myan sert de “lance” (ngekembe) dans les danses du rite funèbre esani.

Dans le rite so, en sortant du passage probatoire, le candidat se roulait à terre pour tâcher d’apaiser les douleurs des piqûres des fourmis,
tandis que son parrain prenait une tige de mian, la mâchait et la crachait sur le corps du nouveau initié

Dans le rite esie, on purifie le malade et sa famille de la même façon.

Dans le cadre des rites nocturnes, le mian mfag mfag est utilisé dans l’edu osoe lorsque le ngëńgań doit traiter les maladies mfag mfag provoquées par les sorciers à ceux qui ne possèdent pas d’evu. D’après une version evuzok, elle entre dans la composition d’un biań ayas destiné à obtenir les faveurs d’une femme.

[...] odugan fë kë nòń man mian, man mian te abëlë kie mfag mbog, kie dzie enë mfag mfag na. Eyòń te wanòń man mian te osò fë ai nye, oman fë kòg, ofudi a mboń mu...

Valeur symbolique: A. interprétation exégétique à base nominale: le mian mfag mfag dont les feuilles sont disposées d’un seul côté de la tige où d’une façon alterne est mis en rapport avec l’homme sans evu qu’on appelle aussi mfag mfag car il ne connaît les choses que d’un seul côté, celui du monde organisé par Zamba, l’ancêtre mythique. C’est pour cette raison que cette plante joue un rôle très important dans le domaine qui ne se définit pas par rapport à l’evu. B. Interprétation à base substantielle: le mian est considéré comme une plante evovoe à cause de la fraîcheur de sa sève et du caractère doux au toucher de ses feuilles.

Littérature orale : devinette: “Il est dans cette forêt un animal à cent peaux! – La plante mian”

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