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010 Abin

Genre III: classes nominales 5 et 6 (a / më)

Identifications proposées: Petersianthus macrocarpus, Lécythidacées (LET et PLT ); Petersia viridoflora (PJC et TSa); Combretodendron macrocarpus (TSb, HNY et HK).

Localisation: il pousse dans les forêts, près des marécages et dans les emplacements des anciennes plantations.

Description locale: l'abiń est un mauvais arbre à causa du goût à la fois amer et âcre de son écorce et de ses feuilles. Son écorce est très épaisse, difficile à briser, claire au début de sa croissance et obscure à l'âge adulte. De la souche aux branches son tronc est profondément crevassée et rugueux comme la peau du crapaud bëba. Cet arbre dégage une odeur très désagréable, en particulier, sa sève et ses fleurs. Cette odeur évoque celle d'une chose qui pourrit (anyum anë dzom yaboe) . Ses feuilles sont très petites et ont la même couleur que les feuilles du manioc. Il a des grosses racines très rondes.

Abiń anë mbe ele amu anë akil ai ayol.... ekob dzie enë ayol ai akil, mëkie moe mënë fë ayol ai akil...
Technologie: son bois dur et lourd sert à tailler une hampe de deux mètres de longueur et de vingt-cinq centimètres de diamètre, qui doit servir à la lance qu'on utilise dans le piège à l'éléphant.

Utilisation thérapeutique: une décoction de ses écorces est un remède contre les filaires. On utilise aussi ses écorces dans la composition des remèdes pour soigner la maladie edib (hydramnios), la maladie etòn a zud et le ver du bas ventre oviede. D'après COUSTEIX, la macération de ses écorces est une purge légère. On l'utilise aussi comme vermifuge chez les jeunes enfants. Cette même macération chaude est employée en aspersions ou en cataplasmes sur les régions douloureuses en cas de rhumatisme. Les thérapeutes prescrivent volontiers une infusion d'écorces mélangées d'abiń et d'adum [023], en potion ou en aspersions.

Utilisation rituelle: ses écorces sont utilisées par les grands thérapeutes pour soigner les blessures nocturnes de mgbël (rite edu osoe). Dans le cadre du rite ndongo, TSALA explique en ces termes l'utilisation de cet arbre:

Convaincu de la nécessité de faire le ndongo, l'ordonnateur organise une chasse. Les boyaux des animaux tués sont vidés dans une marmite d'eau contenant des écorces d'arbres, notamment d'adum, abiń et ebòm. II va ensuite placer la marmite dans la forêt, au pied d'un arbre, et la couvre d'ekob abon [159] ou plaque de terre durcie à l'endroit où pousse le champignon abon [019]. Ceci se fait à l'apparition de la nouvelle lune, car le ndongo doit se célébrer avant la lunaison suivante. Passé ce temps, l'etòg ndongo - c'est ainsi qu'on appelle cette marmite avec son contenu - devient périmé. On dit alors que le ver de ndongo a passé par-dessus bord (etum ndongo e kes). On veut dire par-là que les miasmes ont diminué d'intensité. Cette eau méphitique sert, dans l'un et l'autre ndongo, à l'aspersion des pénitents.

Indications taxinomiques: par son odeur, on le considère comme le “frère cadet” de l'arbre adum.

Littérature orale: l'expression ewondo “donner à boire une macération d'abiń (manyuu abiń) signifie “faire passer un mauvais quart d'heure”. Certains proverbes se réfèrent aux chenilles appelées mimbiń. Ces chenilles tirent leur nom de l'arbre abiń sur lequel elles se développent en mangeant ses feuilles. D'après TSALA ce développement a lieu pendant la petite saison sèche oyon. Au moment de leur mue elles quittent les feuilles de l'arbre et viennent sur le tronc près du sol. Il est alors facile de les recueillir. Si l'on laisse passer ce moment elles retournent sur les feuilles d'où elles se laissent tomber à terre une à une. Il faut alors attendre au pied de l'arbre de longues heures pour en ramasser des quantités suffisantes. De ce fait on en a tiré le proverbe suivant: “Les chenilles mimbiń ne sont plus sur les feuilles mais sur le tronc” pour exprimer que l'occasion est propice. Parmi ces chenilles, velues et noires, y vivent d'autres qui sont rousses et qu'on appelle bëkokoa. Le proverbe “Les chenilles mimbiń sont avec des chenilles bëkokoa” traduit l'idée selon laquelle “des étrangers sont dans le groupe”.

Devinette: “Une femme de mon père: jamais ne va chez ses parents sans s'être maquillée de poudre rouge d'acajou?” Réponse: “Une feuille d'abiń”. Les feuilles de cet arbre en effet prennent une couleur rouge lorsqu'elles se détachent et tombent par terre.

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