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267 Mbël

Genre II, classes nominales 3/ 4 (m / mi) baa.: nom du fard préparé avec les sciures du tronc

Identifications proposées: Pterocarpus soyauxii, Papilionacées (TSa, TSb, PLT, HK, WS, HNY).

Description locale : le mbël est un grand arbre au bois rouge, très résistant. Lorsqu’on l’entaille, son écorce laisse écouler une résine d’une couleur rouge et c’est pour cela qu’on l’appelle parfois ele mëki, “l’arbre du sang”.

Technologie: avec son bois qui résiste facilement à la pourriture on fabrique des planches (abam), des tambours à baguettes (nkul) et membranephones (ngòm et mbè), des xylophones (mëndzań), des mortiers (ntsòbi), des assiettes (bisoa), des cuillères (mêtog), et des pirogues (efunga). Son bois frais, lorsqu’il est râpé, donne une belle teinture rouge qu’on utilise soit pour peindre des étoffes en écorce et des objets en bois, soit comme cosmétique. Autrefois, on s’enduisait de ce fard parfumé tous les jours après le travail, lors de la toilette, pour les fêtes et les rites. C’était un élément important de la parure des notables et des guerriers ainsi que des femmes nouvellement accouchées. Habituellement, ce cosmétique était préparé par les femmes.

Utilisation thérapeutique: la décoction de ses écorces est administrée en potion et sous forme de lavements en cas d’hémorragies utérines. La même décoction sous forme de potion est administrée pour soigner la dysenterie (ntui mëki). Ses écorces entrent aussi dans la composition d’un remède pour soigner l’etòn-anal. Pour traiter certaines maladies de la peau comme le pian, on enduit le corps du malade avec une macération obtenue avec les raclures de cet arbre. La femme nouvellement accouchée enduit son corps ainsi que celui de son enfant avec ce fard rouge afin de les empêcher de contracter la gale. En cas d’un abcès ou d’une inflammation du sein on enduit celui-ci avec une pâte composée du fard obtenu de cet arbre et de l’argile blanche qu’on appelle fem. Ce même fard rouge mélangé avec l’herbe-de-l’obscurité (dibi elòg) est administré sous forme de potion à la femme qui a des maternités très espacées (azòg).

Utilisation rituelle: le fard rouge obtenu du bois de cet arbre est très utilisé dans le domaine rituel:

Dans le rite so: dans l’épisode mëyene (présentation des candidats) ceux-ci sont enduits de baa rouge par leurs mères et autres femmes derrière les cases-cuisine. Lors de la fête ndzom (épisode consacré à l’arbre dit ndzom), tous les candidats sont enduits de ce fard par leurs parrains et les autres hommes initiés au so derrière l’enclos de l’esam (camp de l’initiation). Dans la phase terminale du rite, lors de la fête du baa, les candidats sont enduits de ce fard publiquement et par tout le monde. Signalons cependant que dans cette dernière phase, les candidats peints d’abord de blanc, font disparaître progressivement cette couleur de leur corps pour la remplacer progressivement aussi, par la couleur rouge de ce fard dont ils étaient enduis complètement au cours de cette fête.

Rite mëlan: dans l’épisode edi mëlan (la manducation du mëlan – nom fang de la plante engela), les candidats, évanouis par les effets de cette plante hallucinogène, étaient transportés derrière le périmètre destiné aux candidats (esam) où après avoir “voyagé” au pays des morts, ils étaient baignés et badigeonnées de fard rouge. Dans ce même rite, les crânes macérés dans la marmite du mëlan étaient mis ensuite dans des boîtes cylindriques, sur le bord desquelles étaient sculptées des statuettes peintes en rouge.

Rite mevungu: le paquet-emblème de ce rite contenait de la poudre de bois rouge de cet arbre.

Rite alog: l’emblème de l’initiateur de ce rite était une calebasse contenant une portion d’evu et de la poudre du bois de mbël.

Rites funéraires: pour savoir si une personne était en possession de l’evu autrefois on ouvrait le ventre de son cadavre (etub mbim). Si l’on trouvait un evu, les vieillards le prenaient. Ceux-ci le faisaient griller pendant que l’on l’arrosait avec le liquide obtenu en comprimant une tige de bananier en putréfaction (mbolkòndò). Le grillage terminé, ils se partageaient cet evu. Chacun gardait sa part dans une calebasse contenant de la poudre rouge de mbël. Autrefois le corps des personnes décédées était oint de l’huile de palme et de la poudre rouge de cet arbre. Les neveux utérins du défunt allaient à l’enterrement parés comme pour la guerre: ils se couvraient le corps de charbon de bois, de l’argile blanche et de la poudre rouge de mbël. Lors de la cérémonie de la sortie du deuil (ekuli akus) on frottait le corps des veuves avec de l’huile et de cette poudre.

Rite de fécondité: pour rendre la femme fertile, le ngëńgań fait prendre à la femme un lavement avec le liquide d’une décoction des écorces de cet arbre.

Biań mëlam: l’evu écrasé avec du fard rouge entre dans la composition du biań qui rend celui qui le reçoit expert dans la prise aux pièges du gibier.

Rites anti-sorcellerie: on dit chez les Evuzok que lorsque l’homme se couche avec une femme, si celle-ci tousse pendant les rapports sexuels, on considère ceci comme une affaire de sorcellerie. Dans ce cas, l’homme serait atteint d’une affection pulmonaire qu’on désigne ekòè fam, la “toux mâle”. Pour soigner cette maladie, on fait cuire des écorces de mbël, puis avec le liquide de cette décoction on fait au malade des lavements et il en boit aussi sous forme de potion. En général, les bains et les onctions avec ce fard rouge sont considérés comme des mesures pour se protéger des sorciers.

Valeur symbolique: Interprétation à base substantielle: la couleur rouge de cet arbre fait qu’il soit associé à l’ordre social et en conséquence à la contre-sorcellerie. D’une façon plus précise, il est associé au sang, à la vie...

Littérature orale: proverbes :“Badigeonner de poudre rouge les hampes de lances” (fournir un bon argument aux propos de l’orateur); “Abattage de l’arbre mbël : la hache est en sang, l’arbre aussi” (la victoire sur un ennemi redoutable suppose des pertes de part et d’autre); “Chemin orné de poudre rouge, chemin de l’ogre emomodo”. Devinettes. “Une femme de mon père: jamais ne va chez ses parents sans s’être maquillée de poudre rouge) – Une feuille d’abiń”. Fables: la Tortue et la Panthère se mirent d’accord pour tuer leurs mères. La Tortue doit la tuer en amont du fleuve; la Panthère, en aval. Mais la Tortue trompe la Panthère: elle pétrie de la poudre rouge de mbël au milieu de la rivière et lorsqu’elle juge que l’eau ainsi rougie est parvenue au village de la Panthère, elle demande à sa mère de se mettre à crier. C’est en ce moment que la Panthère tue à sa mère...

Indications taxinomiques: on le considère comme le frère de tous les arbres qui “ont du sang”.

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