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024 Adzab

Genre III: classes nominales 5 et 6 (a / më)

Identifications proposées: Baillonella taxisperma, Sapotacées (PLT, PJC, HK, WS, NS et HNY); Baillonella djave (TSa); Mimusops djave (TSb)

Localisation: il pousse dans la forêt vierge. Chez les Evuzok on le trouve surtout dans les forêts de Nkolombok et de Melondo.

Description locale: l'adzab est un arbre de très grande taille. Son tronc sombre-clair est fortement crevassé (mimbań mimbań); il laisse écouler un suc abondant et d'une couleur claire comme le lait. Dans sa cime, il a des grandes branches. Ses feuilles sont petites et un peu allongées. Avant la floraison, l'adzab laisse tomber ses feuilles. Ses fruits sont d'une couleur claire à l'extérieur. La chair de ces fruits est claire-colorée. A leur intérieur on y trouve des graines (ngëń) dont les amandes (mbań) fournissent une sorte de beurre végétal (mbòn adzab).

Consommation: on mange la pulpe du fruit (bibòn bi adzab) telle quelle. On se sert de l'huile extrait des amandes pour la cuisine.

Technologie: pour préparer l'huile d'adzab, on casse le noyau pour en extraire l'amande que l'on met à bouillir dans une marmite remplie d'eau. Bientôt surnage une matière grasse qu'on recueille avec une cuillère pour la conserver dans un récipient. Avec son bois on fait des planches. Autrefois, les forgerons l'utilisaient pour faire du charbon. On utilise sa sève pour coller des objets. Les noyaux sont utilisés comme appât dans certains pièges. Les sonnailles que les danseurs attachent aux chevilles et au-dessous des genoux sont faits de ses graines. L'huile d'adzab sert de cosmétique.

Commercialisation: dans les petits marchés de brousse on vend parfois des bouteilles de cette huile qui est très appréciée.

Utilisation thérapeutique: la décoction de ses écorces est administrée en lavements pour soigner le mal au dos. On applique un onguent composé de l'huile d'adzab, de l'huile de palmiste et de piment dans l'anus de l'enfant atteint d'une syphilis endémique. Des injections vaginales sont pratiquées avec une décoction de son écorce pour combattre la stérilité. Sa sève gluante (akil) est employée pour soigner les plaies et calmer les démangeaisons provoquées par certaines maladies comme l'hydramnios. D'après COUSTEIX, une macération d'écorces est utilisée pour laver les lésions cutanées dues à une filaire.

Littérature orale: dans le mythe d'installation des populations Beti et Fang dans la région forestière, l'arbre adzab joue un rôle très important. Toutes les variantes de ce mythe coïncident dans le fait que ces peuples au cours de leurs migrations respectives rencontrèrent une vallée profonde bouchée par un grand arbre adzab. Ils le percèrent et tous purent passer, d'où le nom d'Ondzaboga (au Adzamboha), l'Adzab-troué, qu'ils donnèrent à cet endroit. D'après certaines versions de ce mythe, cet arbre est associé au fer. D'après la version Fang Ntumu (tradition Mitzik), l'adzab est appelé “l'arbre à l'herminette”; après l'avoir traversé, un notable fang resta là et forgea des lances pour empêcher les ennemis de passer. D'après autres versions Fang (traditions de Boué, de Makoku et d'Oyem) les Pygmées leur prêtèrent des ciseaux en fer pour creuser le tronc de l'adzab. Dans un chant de mvet, le peuple Ekang et le peuple Ntumu se disputent la suprématie en faisant valoir, l'un contre l'autre, qu'ils sont les vrais descendants de Zamba. Celui-ci les soumet à une épreuve. Il enterre un morceau de fer au pied d'un adzab et leur dit: “Celui qui le découvrira sera vraiment mon fils”. Depuis ce jour-là jusqu'à nos jours, les Ntumu et les Ekang cherchent toujours ce morceau de fer. Les différentes variantes de ce même mythe d'installation, développent le thème du passage de la rivière Yom (Sanaga) sur le dos d'un énorme serpent. D'après une tradition Bene, la tête de ce serpent repose sur les racines de deux arbres, adzab et ebòm, sans laisser de place pour de la terre entre elles. D'après une autre version, les Beti traversèrent ce fleuve sur le dos de ce serpent. Mais sur l'autre rive, le seul chemin praticable prenait entre deux arbres, un adzab et un ebòm [160] entre lesquels un animal monstrueux dévorait tous les rescapés du fleuve. Le fondateur des Benë sauta sur lui et le transperça de ses lances. Cet animal était énorme, plein de viande et de graisse. Les vieillards coupèrent cette graisse et la gardèrent dans des sacs: ce fut l'origine de l'avòń so, la graisse du [rite d'initiation] so que les candidats doivent consommer pour devenir des hommes adultes.

L'adzab apparaît comme un arbre donneur de richesses dans un conte qui retrace l'histoire de trois frères orphelins. En se montrant dans un rêve, le père de ces enfants leur dit de se rendre au pied d'un adzab où ils y trouveront trois paquets. Interdiction leur est faite de ne pas les ouvrir jusqu'à leur retour au village. Le frère aîné et celui qui le suit désobéissent à leur père de sorte que lorsqu'ils ouvrent le paquet sur le chemin de retour, tous les biens qu'il contenait (femmes, ivoires, pointes en fer...) disparaissent. Seul le frère qui suit l'ordre du père entre en possession de tous les biens que le paquet contenait.

Dans un autre conte, la vipère, le gorille, le petit singe à queue et le toucan noir sont tués par un chasseur d'arbalète pendant qu'ils mangeaient les fruits d'un adzab et ceci à cause du toucan noir qui au lieu de manger en silence pour ne pas se faire voir des hommes, ne cessait de parler.

L'arbre adzab est évoqué dans plusieurs autres contes. L'histoire de la jeune fille qui désobéissant aux conseils de son père, s'en va pêcher dans la rivière qui traverse la “vallée des adzab”. C'est ici qu'elle sera engloutie par un ogre aux mille têtes, dans le ventre duquel, elle découvrira des hommes et des femmes appartenant à des villages entiers. En tuant ce monstre, la jeune fille délivrera toux ceux qui reconnaissent être apparentés avec elle par le lien de ndie. La tortue construit son village au pied d'un adzab d'où elle est chassée par la panthère.

Proverbes: “Le fruit d'adzab est tombé devant l'éléphant” (l'occasion est propice); “L'éléphant qui arrive le premier sous l'arbre adzab en mange les fruits les plus mûrs” (aux tôt venus de bons morceaux); “Une écuelle d'huile de palme dans une main, une écuelle d'huile d'adzab dans une autre et, entre les omoplates une mouche tsé-tsé” (certaines circonstances mettent dans l'embarras); “L'enfant qui suscite une querelle au pied de l'arbre adzab croît qu'il lui suffit de payer avec les noyaux de cet arbre” (l'imprudence mesure mal la portée de ses actes). Sur ce dernier proverbe, TSALA remarque que la cueillette des fruits d'adzab provoque souvent des conflits entre les familles.

Devinettes: “Une branche ébouriffée d'adzab a donné neuf fruits? - Une tige d'arachide folle”; “Qu'est-ce qui a vacciné l'adzab? - La fourmi”.

Certains dés du jeu d'abia portaient la gravure d'un adzab. Lorsque ce dés sortait gagnant, on chantait:

L'adzab produit des fruits, on les mange.

L'adzab produit des fruits, on les mange.
Avec son bois on fait des planches
Un grand guérisseur evuzok utilise la célèbre formule “madi madi...”. en y ajoutant:
Comme le manguier a des feuilles,
Ainsi l'adzab a des crevasses.
Dessin: gravure d'un dés d'abia représentant l'arbre adzab, in Reche Otto, 1924, planche III (11).
Divers: (a) Toponymes: plusieurs noms de lieu du Sud Cameroun sont désignés par le nom de cet arbre: Nkon-Adzab, Adzab, Adzabilon, Ngom-Adzab, Nku-Medzab, Adzab-Essawo, Ondong Adzab... (b) Noms individuels: Adzaba est un nom de femme qu'on donne pour célébrer la beauté qui rappelle la saveur du fruit d'adzab. Parfois le nom de cet arbre est utilisé comme sobriquet: “Engon Zok Mebege me Mba, carrefour des palabres, adzab dressé sur la colline que toutes les populations voient” (chant de mvet).

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