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146 Dum

Genre III, classes nominales 5 /6 (d/m)

Identifications proposées: Ceiba pentandra, Bombacacées (TSa, TSb, PLT, PJC, HK, WS, HN).

Description locale : le dum est un grand arbre. Par sa hauteur il ressemble à l’arbre asie [076] bien qu’on ne le considère pas son frère. Son tronc et ses branches sont munies de petites épines, à la base lorsqu’il est encore jeune, dans ses branches lorsqu’il est déjà vieux. Son écorce est d’une couleur claire. Ses feuilles sont petites. Il a des grandes racines [des vastes contreforts] qui s’étalent comme les pièces d’une maison. Sa sève est d’une couleur claire, abondante et rafraîchissante.

Dum anë mod ele, lafulan ai asie ele vë da bësikik babenyań... Anë anen alod abui bile... [...] Dum abëlë bod mindi mitoa anë bitun bi nda... [...] Abëlë biyoa tò a nkug tò a mintem... Kie dzie enë onyenyam. Abëlë mëndim. Mëndim moe mënë anë mafum... Nkug woe wòfum fë... Mëndim moe mënë evovoe...

Technologie : avec son écorce on fabriquait autrefois une sorte d’étoffe (obom) d’usage exclusivement masculin. D’après NGOA son bois était interdit au chauffage domestique. On dit aussi qu’il n’est pas combustible car il contient trop d’eau.

Utilisation thérapeutique : ses écorces entrent dans la composition d’une décoction qu’on administre per os et sous forme de lavements aux personnes atteintes d’une diarrhée simple. D’après COUSTEIX, le dum entre dans la composition d’un remède pour traiter certains cas de folie: on malaxe dans de l’eau des feuilles d’un jeune dum et on l’administre en potion plusieurs fois par jour. Cet arbre est aussi utilisé comme tonique. On s’en sert, enfin. Pour traiter la jaunisse (zoń) et les conséquences des maternités rapprochées (anyos).

Utilisation rituelle : après l’accouchement, on peut choisir le dum pour déposer entre ses contreforts le placenta afin que la femme en couches puisse enfanter à nouveau. Autrefois, le cadavre des notables et des grands initiés (un devin, un ngëńgań...) était exposé entre les contreforts de certains grands arbres parmi lesquels, LABURTHE-TOLRA signale le dum. D’après ce même auteur, cette coutume existant chez les Beti du sud du Nyong serait davantage répandue vers l’Est. Chez les Evuzok, elle n’était pas inconnue. On raconte encore aujourd’hui que le cadavre du grand-père de Metini Joachin de Melondo (mvog Ngono) avait été exposé au pied d’un dum et que quelques heures après il disparût comme c’est toujours, dit-on, le cas. L’association de cet arbre avec le monde des morts on la trouve aussi chez les Bikele et chez les Fang. Chez les premiers, lorsque la renommée du décédé n’avait pas atteint le groupe entier, mais s’était cantonnée aux limites de la famille, on le mettait en terre et l’on plantait un dum sur sa tombe. Chez les Fang on déposait au pied de cet arbre les offrandes faites aux ancêtres. Chez les Beti, le dum est aussi associé aux rituels de la naissance, en particulier au rite dzok mòn ou bain rituel des nouveau-nés : on met une écorce de cet arbre dans l’eau de cette ablution afin que l’enfant “grandisse et devienne un homme fort et prestigieux”. D’après ATANGANA (in HEEPE) le dum est cité parmi les arbres utilisés dans la cérémonie etsa bile du rite d’initiation so. Mais cet arbre n’est pas seulement utilisé dans les rites diurnes directement en rapport avec l’ordre social. Comme le remarque un informateur evuzok, “le dum est un arbre utile tant aux non possesseurs d’evu qu’aux grands thérapeutes ngëńgań. Il soigne les maladies du jour et celles de la nuit”. C’est ainsi que les ngëńgań s’en servent dans le rite edu osoe pour traiter les femmes victimes d’un akiaè, les uns en administrant per os et sous forme de lavements une macération de ses écorces ; les autres en utilisant ses bourgeons hachés pour farcir la pâte aux graines de courge qu’on donne à manger à la femme victime aussi d’un akiaè.

Littérature orale : proverbes : “L’arbre dum meurt sous les charançons” (petite cause, grand effet) ; “Petit cul qui prétend s’essuyer à l’arbre dum” (certaines ambitions sont démesurées). Devinette : “Le milan joue du tambour sur une branche de l’arbre dum?” – “Une feuille tremblotante de bananier”. Devise : “Là où tu vois qu’il a un dum, t’y verras pousser de bonnes récoltes”. Conte : dans un conte recueilli chez les Evuzok, une femme sorcière transforme la plante potagère zoń [470] en un dum.

Toponymie : certains noms de lieu sont désignés par le nom de cet arbre.

Valeur symbolique : A. Interprétation exégétique à base nominale : le nom de cet arbre est mis en rapport avec duma qui veut dire “gloire”, “honneur” ou “prestige”. C’est ainsi qu’on dit “L’arbre dum donne la gloire (avë duma) au pays”. Egalement lorsqu’on met une plaque d’écorce de cet arbre dans la marmite destinée au bain rituel du nouveau-né on formule des voeux afin que l’enfant devienne un homme prestigieux (abi duma) tout au long de sa vie. B. Interprétation exégétique à base substantielle : le caractère majestueux de cet arbre ; ses vastes contreforts ; la qualité du terrain où il se lève ; sa sève rafraîchissante ; ses fruits que lorsqu’ils éclatent laissent échapper une sorte de coton soyeux, etc. sont des traits qui permettent de ranger cet arbre dans la catégorie d’arbres evovoe, bénéfiques, très étroitement liés avec l’ordre social instauré par les ancêtres. “Le dum, disent les Evuzok, est un très bon arbre car il donne la vie aux hommes”

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