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366 Obud

Genre VIII classes nominales 11 / 5 (o /a)

Identifications proposées: Paspalum conjugatum, Graminées (TSa, TSb, PJC, WS)

Localisation: obudu pousse dans les anciennes plantations, les villages abandonnés et aux bords des chemins.

Description locale: l’obud est une petite herbe (man elòg) aux feuilles lancéolées (bitoa bindondòn; man ayab), dont le contact produit des démangeaisons (abëlë abui mintsań). Ses inflorescences (ban besam) sont claires. Lorsqu’on marche sur une piste où cette herbe se développe, ses inflorescences s’adhèrent facilement aux jambes du passant surtout au petit matin lorsqu’elles sont humides de rosée (eboa).

Utilisation thérapeutique: les jeunes pousses d’obud sont un remède pour soigner la diarrhée (ntui). D’après COUSTEIX, on empaquette les jeunes pousses dans une feuille de bananier, on fait ramollir au feu, puis on dilacère dans l’eau: on obtient ainsi une potion contre la dysenterie amibienne.

Utilisation rituelle: l’obud est une des plantes qu’on utilise dans le traitement rituel ndań pour “caler l’enfant” (ban mòn) lorsque ses parents ont eu des rapports sexuels avant son sevrage et par ce fait l’enfant est atteint de certaines maladies. Obud entre aussi dans la composition du remède avec lequel les parents doivent se laver les organes génitaux avant de reprendre la vie conjugale. Le reste est donnée en lavement à l’enfant qui doit évacuer dans un trou creusé sur une piste (là où se développe la plante obudu). Puis on ferme le trou avec une pierre.

Valeur symbolique: A. Interprétation exégétique à base nominale: les Evuzok affirment que le nom de cette plante évoque beaucoup de choses. Il est mis en rapport avec le verbe budi qui signifie “couvrir” et avec celui de budubu qui veut dire “se coucher à plat ventre” et “être sens-dessus-dessous”. C’est ainsi qu’on dit que la plante obudu n’est pas efficace dans les rites de bénédiction parce que ebudubu biem, c’est-à-dire “parce qu’elle met les choses dans un grand désordre”. Le nom de cette plante évoque des expressions comme “ebudubu ma mod” (homme sans-dessus-dessous) ou ebudubu osoe (être couché sur le lit d’une rivière) ou ebudubu man kòs (se coucher comme un poisson) pour désigner une personne de mauvais caractère, difficile à cerner. On dit par ailleurs que cette plante est appelée obud parce qu’elle “couvre d’autres plantes” (akara budi bilòg bivòg). C’est ainsi que son nom évoque les nattes qui couvrent la crête du toit qu’on appelle obúd (changement de ton) ainsi que le rongeur obud (même ton que la plante) qui vit dans des endroits fourrés ou touffus. Pour les Evuzok, l’idée de “couvrir” a une connotation négative: “l’objet qu’on couvre, dit-on, pourrit, celui qu’on expose à la chaleur devient sec” et l’expression abudu mod nkuda (couvrir quelqu’un avec un sac) sert à désigner celui qui est capable de faire du mal sans que personne ne puisse s’en apercevoir. B. Interprétation à base substantielle: on dit que les sorciers utilisent les feuilles lancéolées d’obud en guise de lance dans les guerres nocturnes de mgbël.

Littérature orale: “Admirer l’herbe obud à l’entrée du village abandonnée” (s’extasier trop tôt): ce n’est pas à l’entrée du village qu’on peut juger sur son abondance.

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