Nuestra misión es acercar África y España
A través de actividades divulgativas, educativas, económicas y culturales, fomentamos el conocimiento mutuo y fortalecemos las relaciones hispanoafricanas.
Genre IV, classes nominales 7/8 (e /bi)
Ngakom, nom des fourmis de cet arbre (Sima spinoda)
Identifications proposées: Barteria fistulosa, Passifloracées (HNY, PLT, WS, LM); Barteria sauyoxii (PJC, WS).
Localisation et description locale : cet arbre aux branches creuses est habité par des fourmis à morsure très douloureuse. Il croît en solitaire. Ses fourmis font que rien ne se développe là où se trouve un mebenga.
Utilisation thérapeutique: pour calmer la douleur due aux spasmes (eyome) de l’utérus après un accouchement, on fait des instillations vaginales avec une décoction de ses écorces. Pour soigner les coliques intestinales (okekada) chez un nourrisson, on lui administre une décoction préparée avec les écorces de cet arbre. En y ajoutant quelques graines du poivre ndoń on obtient un remède pour traiter les urétrites blennorragiques. La décoction de ses écorces est utilisée aussi pour calmer le mal de dent. Cette même décoction avec un peu du jus de la canne à sucre ou avec quelques morceaux de sucre européen, est utilisée comme tonique par certains médecins traditionnels. Ceci dit, si la personne que prend ce remède possède l’evu, elle risque de trouver la mort
Utilisation rituelle: dans l’épreuve “la cueillette des colas” du rite so, on fait grimper les candidats au sommet d’un arbre en leur disant de cueillir des colas: en fait l’arbre qu’on signale aux candidats n’est pas un kolatier mais un mebenga ou engakom. Pour faire marcher un enfant on prépare un byań appelé byań dulu mòngó qui consiste en faire de lavements à l’enfant avec une décoction de ses écorces, tous les deux jours, jusqu’à ce qu’il parvienne à marcher. LABOURTHE-TOLRA rapporte un byań pour la pêche: si les pêcheurs amorcent leur lignes avec des petites fourmis blanches de l’arbre-à-fourmis qui, adultes, deviennent des guerrières très redoutables, ils peuvent se faciliter la tâche en s’adressant à un ngeńgań qui fera sécher l’écorce de l’engakom, la brûlera et la réduira en poudre. Cette poudre sera inoculée au pêcheur sous forme de tatouage entre le pouce et l’index de la main droite. Désormais, les poissons mordront violemment à l’hameçon – aussi violemment que mordent les fourmis qui habitent l’arbre engakom. Chez les Evuzok, on utilise ses écorces soit dans la préparation d’un biań pour rendre fructueuse la piège (alam) aux poissons, soit dans la préparation des pièges pour attraper le gibier (biań mëlam).
Valeur symbolique: Interprétation à base substantielle: la nature creuse de ses rameaux habités par des fourmis à morsure très douloureuse ainsi que le fait que cet arbre se développe en solitaire et sans trop de végétation aux alentours, sont des traits qui permettent de le mettre en rapport avec la sorcellerie: “l’evu de la stérilité, dit-on, est comme l’arbre mebenga car là où il pousse on n’en trouve pas un autre. Cet evu est aussi comme le champignon solitaire appelé tòlòń. Ceux qui possèdent l’evu de la stérilité ou l’evu mebenga sont des êtres solitaires”
Vie sociale : jadis on attachait à cet arbre les femmes accusées d’adultère
Littérature orale: l’expression matoa engakom (nge ki na mebenga) a yob (“je suis perché sur un engakom (ou sur un mebenga)”) exprime une très grande méchanceté chez la personne qui parle. Dans une chantafable transcrite par Eno-Belinga portant sur le thème de la restitution impossible d’un objet, une marâtre ayant raté d’attraper des grenouilles, donne l’ordre à sa belle-fille de descendre dans l’eau de la rivière pour aller les chercher. L’histoire est entrecoupée par le chant de la fille:
O marâtre, marâtre, marâtre, je vais mourir
Slem!
O marâtre, marâtre, marâtre, je vais mourir
Slem!
Marâtre tu me dis d’aller
D’aller chercher la grenouille
Slem!
La grenouille n’est pas près d’ici
Elle est très loin de moi
Slem!
Elle est sur les branches de mebenga
Si je me noie et si je meurs
Ce sera bien de ta faute.
Pendant le rite ngi on chantait une chanson dans laquelle on expliquait les interdits auxquels devaient se soumettre les candidats:
Hé, l’éléphant, attrape la défense.
Si tu vas à la guerre des sorciers, tu meurs.
Hé...
Si tu fleures le jour, tu meurs...
Si tu frappes des pieds, tu meurs...
Si tu contemples la lune, tu meurs...
Si tu vois un serpent en brousse et que tu l’appelles serpent...
Tu seras malade.
Appelle-le plutôt “liane de la brousse”...
Si tu vois l’arbre à fourmis, appelle-le “mebenga”.
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