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145 Dibi elòk

Genre III, classe nominale 3

Identifications proposées: Adenostema sp., Composées (PJC, NS, PLT )

Localisation : cette herbe pousse dans les endroits marécageux, aux bords des rivières et dans les plantations cacaoyères.

Description locale : la face extérieure (mvus) de ses feuilles est colorée ; la face intérieure (abum) est foncée. Lorsqu’on délaye les feuilles de cette plante dans de l’eau, on obtient un liquide obscur qui ressemble à l’encre; ce liquide est gluant et très amer.

Dibi elòk yadań tebe a mintsag mi osoe, Kie dzie enë yavie a mvus, a abum yavini. Eyòń wafudi dò a mëndim, e ma maveńan anë avin tindi... `...] Dibi elòk yasie abui mam; anë elòk tò ai alu, tò ai amos... Bëyem bënë dzam bò biań ai dzò. Dibi elòk enë dibi...! : yasòli mod…

Utilisation thérapeutique : d’après COUSTEIX, ses feuilles hachées, dans de l’huile de palme, donnent un onguent que l’on applique sur les blessures et surtout sur les brûlures. On instille le jus de ses feuilles dans le nez et les yeux des enfants enrhumés. On les utilise également pour soigner certaines plaies peu profondes faisant leur apparition dans les jambes. L’onguent préparé avec de l’huile de palme et les feuilles de cette plante est utilisée aussi pour traiter la céphalée miezòg (▼= Annexee/Ebëdëga 3 : planche XVII).

Utilisation rituelle : chez les Evuzok cette herbe est surtout utilisée par les possesseurs d’evu en lui attribuant une efficacité en rapport avec le monde de la nuit. Ses feuilles mélangées avec le fard rouge baa que l’on obtient avec les sciures des écorces de l’arbre mbël [267] constituent un remède qu’on administre per os à la femme qui ne voit plus apparaître ses règles après une maternité. En général, c’est le ngëńgań qui doit procéder à la préparation et administration de ce remède. Le dibi elòg entre aussi dans la composition du bain rituel edu osoe administré par le ngëńgań pour traiter les maladies en rapport avec la sorcellerie (vers et blessures nocturnes). Elle est considérée comme une médecine (biań) permettant à tous ceux qui savent s’en servir de disparaître ou de se rendre invisible face à leurs adversaires. En tant que biań elle peut être utilisée par tous les possesseurs d’evu, sorciers et contre-sorciers. Pour se protéger des premiers, on peut enterrer les feuilles de cette plante près de la maison pour leur barrer le chemin. On s’en sert également pour préparer la médecine appelée biań mëlam qui est censée rendre les pièges invisibles au gibier. Une femme evuzok, Edu Elizabeth, parlait ainsi de cette plante

Cette plante s’appelle “dibi”Comme son nom l’indique, elle “ferme” le chemin aux ennemis.
Regarde bien cette plante !
Si un jour le pays se fâche contre toi
Tu iras la cueillir et prendras ses feuilles.
Puis tu creuseras un trou sur le chemin et les mettras dedans.
Tous ceux qui voudraient aller à ta rencontre pour te faire du mal
Ou, tout simplement, pour te provoquer,
En arrivant sur l’endroit où tu as enterré dibi elòg,
Ils feront demi-tour
Et te laisseront en paix.
La plante qu’on pourrait considérer comme la médecine par excellence
Est celle-ci, celle que nous appelons “dibi”.
C’est cette herbe qui porta vraiment malheur aux Blancs.
Pour les chasser de chez nous, les Beti l’enterrèrent par tout où ils étaient.
C’était grâce à dibi elòg que nous sommes restés Noirs, noirs comme la couleur de ses feuilles.
C’était bien cette herbe qui mit en perdition la race des hommes blancs (▼= ebëdëga / Annexe 5, ebug / entrée : dibi elòg : 1.04.01.).

Les femmes l’utilisent pour protéger leurs champs des sorciers qui chercheraient à les rendre improductifs. D’après NGOA, la plante dibi entre dans la composition du bain rituel ndziba. D’après les Evuzok, elle n’est jamais utilisée dans les rites diurnes de bénédiction ou de purification comme l’eva mëtè ou l’esie.

Valeur symbolique : A. Interprétation exégétique à base nominale : les Evuzok font un rapprochement entre le nom de cette plante, díbi, qui veut dire “obscurité” et le verbe dib (avec un ton bas-haut) signifiant “fermer”, pour exprimer la vertu qu’on lui attribue de
“fermer” ou de “couper” le chemin aux adversaires ou à une maladie ou infortune. L’”herbe de l’obscurité” est en effet une plante qui “rend invisible” ou “faire disparaître” le danger. B. Interprétation exégétique à base substantielle : ses feuilles d’un vert foncé d’un côté et violette de l’autre, donnent à cette herbe un air “sombre” ce qui permet d’être considérée comme une plante “nocturne”.

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