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192 Engela
Genre IV, classes nominales 7/8 (e /bi) alan, mëlan, en langue fang
Identifications proposées: Alchornea floribunda, Euphorbiacées (PLT, PJC, HK, WS, LM, HNY).
Description locale : petit arbuste avec peu de branches, les feuilles se développant vers l’extrémité de celles-ci. Il a beaucoup de petites racines. Sa tige est très flexible, difficile à casser. Les raclures de son écorce mélangées avec de l’eau font de la mousse.
Enë man ele... Asiki tò anen, to ayab.... Abëlë ki mintem abui.... Mekie moe mafa a man nkug woe. Dzom yabëlë abui: ban minkań.... Ele dzie enë nkib...
Technologie: on utilise ses racines comme brosse à dents (kpekpa); elles les rendent très propres (afumu mesoń abui...).
Utilisation thérapeutique: cet arbre entre dans la composition d’un remède pour soigner les maladies en rapport avec la catégorie étiologique fulu nkug. Avec ses feuilles, seules ou mélangées avec celles d’un ayań a yob, réchauffées sur la braise, on fait des massages sur la poitrine de la personne atteinte d’une pneumonie (asomena). La macération de ses jeunes feuilles est administrée pour soigner la dysenterie ou la simple diarrhée (ntui mëki ou zëzë ntui). Cette macération est rafraîchissante (evovoe). Ses feuilles mélangées avec celles de nkòl ngoe [335] froissées dans l’eau donnent une potion contre les coliques. Ses feuilles entrent aussi dans la composition d’un remède pour soigner le rhumatisme (akań). Pour réduire une fracture, on applique sur le membre cassé plusieurs feuilles dont celle d’engela qu’on attache avec un bandage en brindilles de bambou. Après la guérison, on prépare un mets composé d’un poulet avec une sauce dans laquelle on met les hachis de quelques plantes dont ceux d’engela.
Utilisation rituelle: cette plante est utilisée comme succédanée du chanvre indien. Le rite d’initiation au culte des ancêtres est désigné par le nom fang (mëlan, pluriel d’alan) de cette plante. Pendant ce rite, les candidats doivent mâcher les raclures de son écorce en regardant fixement le soleil jusqu’à ce qu’ils tombent évanouis par terre. On dit que cette plante les conduit chez les morts. C’est cette même plante que les Fang consommaient lors de la cérémonie qui consistait à montrer les crânes des ancêtres conservés dans des boîtes en écorce à ceux qui devaient en prendre la garde (rite bieri). Dans le bain rituel des nouveau-nés (dzog mòn) on met les raclures de ses racines afin que l’enfant soit aussi vif que cet arbuste. Les ngëńgań brossent leurs dents avec une racine d’engela pour maintenir leur savoir. Cet arbuste, enfin, entre dans la composition d’un biań (biań mëlam) pour protéger les pièges des chasseurs. Les propriétés hallucinogènes de cet arbuste sont à l’origine de la valeur symbolique qu’on lui attribue.
Valeur symbolique: Interprétation à base substantielle: on dit de cet arbuste qu’il “calme”, “console” (voli) la vie des hommes ou bien qu’il est “vif”, “gai” ou “mouvant” (nkëkëlan).